
Nos anciens combattants
DeMontfort Pageau
DeMontfort Pageau, fils d’Alfred Elzéar Pageau et Délima Goulet, est né le 20 juillet 1900 à Ottawa. En 1928, il épousa Dorina Parent.
Le 28 mars 1941, à l’âge de 41 ans, il s’enrôla volontairement. Dès janvier 1942, il quitta sa femme et ses cinq enfants pour s’embarquer pour l’Europe avec le Corps royal canadien des ingénieurs, électriciens et mécaniciens. Son travail consistait à aller chercher et réparer les chars de combat endommagés au Front et abandonnés sur le terrain. En plus de sa solde, il recevait une indemnité pour aider sa femme et trois de ses cinq enfants. (La norme à l’époque.)
Pendant ce temps, son épouse Dorina travaillait à l’extérieur pour gagner de l’argent. Le coût du loyer en 1942 était de 30 $ par mois. Madame Pageau travaillait chez Morrison-Lamothe et faisait des lavages et du repassage pour les dames mieux nanties. Afin de joindre les deux bouts, elle louait des chambres à des dames anglaises. Grâce à son travail et avec l’aide de sa fille aînée, de l’une de ses sœurs et assistée d’autres membres de la parenté, elle réussit à survivre durant trois ans (de janvier 1942 à octobre 1945) sans mari et avec cinq enfants. Tout coûtait cher : la nourriture et surtout les souliers! Les enfants devaient donc faire leur part en prenant bien soin de leurs choses et en se contentant de peu.
On parle souvent de tous ces hommes qui quittèrent la maison pour s’enrôler dans les Forces armées et ainsi aller combattre outre-mer. Mais que dire des femmes au pays? Le travail de guerre se faisait également au Canada dans les manufactures d’avions, de bombes et de munitions, dans les bureaux et les magasins, dans les multiples organismes de bénévolat et dans tous les secteurs de l’économie canadienne. Les femmes permirent à l’économie du Canada de progresser en l’absence de la main-d’œuvre masculine. Dorina Pageau fit partie de ces femmes fortes.
DeMontfort revint d’Europe le 17 octobre 1945. Au cours de son absence, son père et sa mère étaient décédés. À sa sortie de l’armée, il acheta une maison à L’Orignal dans l’espoir d’obtenir un poste de gardien à la prison de L’Orignal. Ce poste fut attribué à quelqu’un d’autre et DeMonfort retourna vivre sur la rue St-Patrick à Ottawa.
Suite au décès de son épouse, il revint vivre à L’Orignal.