
Nos anciens combattants
Rodney Preece
Rodney, fils de George et Lillian Preece (née Marchan) est né le 14 janvier 1917, à Hawkesbury.
Le 18 septembre 1939, Rod s’engagea dans le régiment des Cameron Highlander en qualité de mitrailleur. En juillet 1940, Rod et son groupe se rendirent à Halifax et de là, s’embarquèrent pour l’Islande où ils servirent pendant dix mois.
Arrivé avant Noël 1941, Rod fut affecté au Toward Castle près de Dunoon à l’extérieur de Glasgow, en Écosse. Plus tard, il se rendit au domaine de Lord Nuffield à Bookham, dans le Surrey, au sud de Londres.
Le Jour J plus 5 (11 juin 1944), Rod quitta Liverpool en Angleterre, en direction de Saint-Aubin en France, avec le régiment de l’Imperial Black Watch. Les Canadiens disposaient de porte-mitraillette Bren (petits véhicules blindés à chenilles), et l’Imperial Black Watch de chars d’assaut. Quelques chars d’assaut se perdirent dans une mer agitée; leur arrivée sur la plage fut retardée de deux jours. Le bateau dans lequel ils se trouvèrent resta coincé sur une barre de sable près d’épaves, mais, heureusement, ils étaient à la limite de tir des canons allemands et ne furent pas touchés. Ils atteignirent finalement la côte avec les porte-mitraillettes Bren.
Le peloton de Rod, composé de vingt Canadiens anglophones et francophones, des Cameron Highlanders de la région de la vallée de l’Outaouais et de l’est de l’Ontario, fut continuellement affecté à d’autres unités selon les besoins. Pendant la campagne à travers la France, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne, ils ne perdirent que six ou sept hommes de leur groupe du jour J à la fin de la guerre.
Plusieurs incidents marquèrent la mémoire de Rod, surtout dans la région de Carpiquet en Normandie, près de ce qui est aujourd’hui l’aéroport de Caen. Les soldats étaient couchés et Rod dormait sous une bâche fixée à l’arrière d’un porte-mitraillette Bren. Soudain, les Allemands attaquèrent. Rod sauta sur le porte-mitraillette Bren et commença à tirer, bien qu’il ne puisse pas voir grand-chose dans le noir. Les Allemands se retirèrent finalement. Au matin, Rod s’aperçut qu’un obus de mortier allemand avait pénétré le sol près de l’endroit où il dormait. L’obus n’avait pas explosé.
Un autre incident se produisit lors d’une attaque au même endroit, près de Carpiquet. Rod, face contre terre dans un fossé, essayait de rester sous l’artillerie antiaérienne lourde allemande utilisée pour défendre l’aéroport contre les Canadiens. Il se sentit frappé à la tête avec quelque chose de très lourd. Son visage fut poussé dans la terre; il toucha le haut de son casque qui était brûlant. Un éclat d’obus avait tranché son casque laissant une entaille. Une fois le danger passé et l’aérodrome sous contrôle allié, un des officiers supérieurs prit son casque pour le montrer aux autres. Rod ne revit jamais son casque et il lui a fallu plusieurs jours pour en obtenir un nouveau. Il a gardé le morceau d’obus pendant de nombreuses années.
Un autre incident se produisit près de Carpiquet, dans une petite ville appelée Le Mesnil-Patrie alors qu’il y eut une accalmie dans les combats et un écart de quelque 200 mètres dans la ligne de tir entre eux et les Allemands. Les deux camps se renforçaient avant la prochaine attaque. Lorsqu’ils en avaient l’occasion, les Canadiens retournaient manger et se reposer au QG, installé à Le Mesnil-Patrie à environ 150 mètres de la ligne de tir. En rentrant, Rod repéra quelque chose dans les décombres : une petite porte couverte de toiles d’araignée. Tirant sur la serrure, il trouva une cave à vin remplie de vins et de boissons. La fête commença! Quand les hauts gradés découvrirent ce qui se passait, ils lancèrent quelques grenades et firent sauter l’endroit. Puis ils demandèrent par la suite que le reste soit distribué équitablement.
À la fin des hostilités, Rod se trouva à Apeldoorn en Hollande. De là, il retourna en Angleterre pour faire partie du Cameron Highlander Regimental Pipe Band.
De l’Angleterre, Rod revint au Canada à bord du SS Île-de-France via Halifax et par train vers Ottawa. Bien qu’ils durent se rendre directement à Ottawa avant d’être dispersés, lui et ses camarades de Hawkesbury, Pete Cameron et Rémi Laviolette, sautèrent du train en passant à Vankleek Hill. Les parents de Rod demandèrent au Dr Kirby, dentiste de la ville, de les ramener à Hawkesbury dans sa grosse Buick 1940.
Rod fut libéré de l’armée le 13 septembre 1945, après avoir servi six ans et trois jours au service de son pays. À son retour d’outre-mer, Rod ouvrit un atelier de carrosserie automobile sur la rue John. En 1960, il retourna au CIP où il avait travaillé avant de s’engager. Rod prit sa retraite du CIP en 1982.
Il est décédé en 2008.