Nos anciens combattants

Conrad Montcalm

1923-1945

En 1943, Joseph Conrad Montcalm, fils de Hazel et Ernest, alors barbier de L’Orignal, s’enrôla à l’âge de 20 ans dans le régiment des Fusiliers Mont-Royal. Il suivit des cours universitaires de l’armée canadienne à l’Université de Montréal.

Conrad a participé au débarquement en Normandie en 1944. Son régiment fut ensuite envoyé en Hollande pour chasser l’armée allemande et secourir le peuple qui mourait de faim. Les troupes allemandes en retraite avaient confisqué toutes les provisions et les Hollandais en étaient réduits à manger des bulbes de tulipes!

Blessé mortellement le 28 janvier 1945, à Groesbeek, Conrad fut inhumé au cimetière de guerre canadien de Groesbeek en Hollande.

Le 4 mai 2010, Patrice Gaudreault du journal Le Droit écrivit l’article suivant, qui démontre un lien entre l’histoire de Conrad Montcalm et celle d’un autre Canadien ayant servi durant la Deuxième Guerre mondiale :

« Groesbeek, Pays-Bas – Jusqu’aux derniers jours de sa vie, Jean-Marie Leroy a porté le poids d’une promesse faite à son meilleur ami sur un champ de bataille des Pays-Bas. Soixante-cinq ans plus tard, il a tenu parole. Jean-Marie Leroy a 21 ans lorsqu’il se joint aux Fusiliers Mont-Royal, l’un des plus anciens bataillons francophones au pays. En août 1944, il débarque en Normandie afin de participer à la libération des zones côtières de la France, de la Belgique et des Pays-Bas. »

Le 28 janvier 1945, Jean-Marie voit son plus proche compagnon d’armes tomber sous une rafale de mitraillette, près de Groesbeek, en terre néerlandaise. Joseph Conrad Montcalm ne meurt pas sur le coup. Le jeune homme de 20 ans crie à l’aide. Pris sous le feu ennemi, Jean-Marie Leroy promet de le rejoindre dès que possible. Lorsque le bruit des combats s’estompe, il est trop tard : le soldat Montcalm est décédé.

Mort en janvier 2009 à l’âge de 84 ans, Jean-Marie Leroy avait demandé dans son testament qu’une partie de ses cendres soit enfouie près de son grand ami. Lors d’une cérémonie poignante tenue en mai 2010 au cimetière canadien de Groesbeek, les deux hommes ont été réunis.

Devant la tombe de Conrad, son frère aîné, André Montcalm, a délicatement versé les cendres de Jean-Marie Leroy au sol afin qu’il puisse remplir la promesse qui l’a hanté pendant des années. Il a aussi lu un bref message, rédigé par d’anciens membres des Fusiliers Mont-Royal, faisant référence aux gabarits fort différents des soldats Montcalm (6′ 1″, 225 livres) et Leroy (5′ 4″, 125 livres) : « N’aie pas peur, Jean-Marie, tu as encore le bunk du haut. »