Nos anciens combattants

Jean Bissonnette

1921-2015

Jean Bissonnette, fils de Cécile Latreille et Jean-Baptiste Bissonnette de Fournier, ON, s’enrôla vers 1942-43 à l’âge de 21 ans.

Il fit son entraînement de base à Cornwall suivi d’un entraînement plus avancé à Valcartier, QC avant d’être transféré au Corps de l’intendance royale canadienne (RCOC) à L’Acadie, QC pour assumer la surveillance des dépôts de bombes. De là, il reçut l’ordre de s’embarquer pour outre-mer. Avant le départ pour l’Europe, Jean pu profiter d’une permission d’une vingtaine de jours qu’il passa chez ses parents à L’Orignal. Seule sa sœur était au courant de son prochain départ. Ses parents ne l’apprirent qu’une fois le fait accompli.

Le jour venu, Jean prit le train pour Halifax où il embarqua à bord du Mauritania pour la longue traversée, qui s’avéra difficile. Dormir dans un hamac lui donna une nausée impitoyable. C’est donc sur le pont extérieur que le jeune soldat dormit durant les cinq jours que dura la traversée.



À son arrivée à Horsham, en Angleterre, il dut s’entraîner pour le Front. Le confort, la chaleur et la nourriture convenable ne faisait plus partie de son quotidien. Étant francophone, il fut muté comme prévôt à Bruxelles en Belgique et ensuite au Quai d’Orsay à Paris. L’armistice du 11 novembre 1945 ne signifia cependant pas le retour au pays pour Jean Bissonnette. Il demeura un an de plus en Europe et sillonna les routes, du Quai d’Orsay vers la Belgique, la Hollande et l’Allemagne (Oderburg) pour transporter des rations.

Le 26 novembre 1946 marqua son retour au pays à bord de l’Aquitania. À la suite d’un mois de permission chez ses parents à L’Orignal, il reprit la vie civile et épousa Gisèle Gascon de Grenville, QC. Le couple eut cinq enfants : Jean-Pierre, Yves, Line, Richard et Daniel.

Dans le cadre de ses études en Littératures et cultures du monde, Line, la fille de Jean Bissonnette, rédigea sa thèse de maîtrise sur les œuvres romanesques de deux soldats-auteurs canadiens-français. Elle fut inspirée par son père quelques semaines avant son décès alors qu’il racontait, pour une des rares fois, ses expériences de vie en tant que membre du Corps de prévôté canadien (police militaire) au cours de la Seconde Guerre mondiale.