Nos anciens combattants

Michael & Audrey Stewart

Michael (1923-2002) & Audrey (1926-2015)

Dunstan Michael Stewart est né en 1923 à Montréal, QC. Il s’enrôla dans le Royal Highland Regiment of Canada, Black Watch 2e Division (Infanterie) le jour de son 17e anniversaire. Lorsque sa mère apprit la nouvelle, elle se rendit au quartier général du régiment Black Watch et exigea que son fils soit refusé en raison de son jeune âge. Cependant, madame Stewart céda lorsque le major lui expliqua l’impact sur son fils, en disant : « Si je le renvoie, il ne vous pardonnera jamais pour le reste de sa vie. »

L’unité du Régiment Black Watch où se trouvait Mike traversa la Manche vers la France en juillet 1944 après le grand débarquement en Normandie.

Alors que son unité s’avançait vers Calais, Mike fut blessé et évacué vers l’Angleterre. Heureusement ses blessures ne mettaient pas sa vie en danger. Cependant, il ne put oublier le moment où son meilleur ami mourut dans des circonstances atroces : une cicatrice psychologique qui le marqua pour le reste de sa vie.

Née en Grande-Bretagne, Mary Audrey Edwards était adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme son futur époux, Michael Stewart, elle désirait participer à l’effort de guerre. Les jeunes filles toutefois devaient avoir 17 ans et demi ainsi qu’une autorisation écrite de leurs parents pour s’inscrire dans l’Armée de terre, dont les membres étaient affectés dans tout le pays. Ces jeunes filles remplaçaient les ouvriers agricoles et maraîchers qui s’engageaient dans les Forces armées.

Les femmes de l’Armée de terre ne bénéficiaient aucunement des avantages du service militaire, mais elles recevaient une rémunération pour leurs services (10 pence de l’heure). Les travailleuses logeaient soit dans des villages proches de leur lieu de travail, soit dans les fermes où elles travaillaient. Audrey fut affectée à une ferme laitière de mille acres et se souvient des longues journées de travail surtout durant la période de fenaison. Avant de traire les vaches, les jeunes filles devaient aller les chercher, soit sur une colline, soit à deux ou trois milles de là. Le dimanche était le seul jour de repos. Après cinq mois de ce dur labeur, Audrey tomba gravement malade. Rétablie, elle fut affectée à une résidence de l’Armée de terre qui hébergeait une quarantaine de jeunes filles.

Un jour de mai 1945, l’équipe d’Audrey ressentit une joie profonde lorsque quelqu’un arriva en criant « La guerre est finie! ». Les filles prirent congé pour la journée. Dès le lendemain, toutes se dirigèrent vers Londres pour rejoindre la foule qui se pressait à Trafalgar Square.

Audrey continua son travail jusqu’à la célébration de la victoire sur le Japon. À cette occasion, Audrey et ses amis se rendirent au pub du village où ils rejoignirent la population locale et les militaires qui célébraient la fin des hostilités en Asie. Le bruit et la chaleur poussèrent Audrey à sortir prendre l’air frais du soir. Le caporal Mike Stewart, l’y rejoignit et, après avoir jasé, Mike lui demanda où elle habitait. Lorsqu’Audrey mentionna l’auberge de l’Armée de terre à Lower Bourne, Mike s’empressa de lui offrir de l’accompagner.

La vie d’Audrey et de Mike ici au Canada fut aussi mouvementée que l’époque de la guerre où ils se rencontrèrent. Ils élevèrent leur fils, Bruce, et vers 1961-62, Mike accepta la gérance d’un des aéroports de Nordair, à Frobisher, en plus de sa responsabilité de juge de paix. Pendant son séjour à Frobisher, Audrey travailla au bureau de poste et dans un magasin général polyvalent fréquenté par les Inuit et les nouveaux arrivants.

Plus tard, le couple établit domicile en Alabama avant de revenir au Canada pour s’installer dans le canton de Champlain. Mike joua un rôle actif dans la paroisse de Saint-Grégoire, à Vankleek Hill.
Il décéda le 5 octobre 2002 des suites d’un accident de voiture.
Audrey se dévoua dans sa communauté : présidente du Cassburn Women’s Institute, présidente de la Société d’horticulture de Vankleek Hill et bénévole pendant plus de 16 ans au sein du groupe local de santé mentale avec un groupe de femmes dévouées.

Elle décéda en 2015.