Nos anciens combattants

Rhéal Lalonde

1922-2007

Rhéal Lalonde, fils de Joseph et Eugénie Perreault de L’Orignal, est né le 9 novembre 1922. Il fut le premier de deux garçons à s’enrôler à l’âge de 17 ans. Son frère Omer suivit ses traces.

Ayant choisi l’artillerie, Rhéal dut faire son entraînement de base à Kingston et à Peterborough puis son entraînement avancé à Petawawa. Il alla ensuite à Sorel pour y suivre une formation de base dans l’infanterie et se joindre aux rangs du Régiment de Maisonneuve. Rhéal retrouva son frère Omer lors de l’entraînement avancé à Farnham.

Les deux frères s’embarquèrent ensemble en 1942, sur l’Arcade en direction de l’Europe. Ce bateau à l’intérieur rudimentaire offrait peu de confort aux soldats : hamacs pour la nuit et longues tables pour les deux repas de la journée. La traversée ne fut pas de tout repos pour Rhéal qui souffrait atrocement du mal de mer. De fait, il dut être hospitalisé pendant une semaine à son arrivée à Liverpool en Angleterre.

De Liverpool, les deux frères se rendirent à Wikley Camp; Omer y resta tandis que Rhéal fut envoyé au Régiment de Maisonneuve à Borner Regis. C’est là qu’il passa l’hiver à s’entraîner et à faire des scénarios de défense. Au printemps, l’entraînement se poursuivit; les troupes creusaient des tranchées en cas d’invasion et changeaient souvent d’endroit. Ce fut en Angleterre que Rhéal Lalonde devint lance-caporal, caporal puis sergent. À ce titre, il participa à l’invasion de Normandie en juin 1944.

Pour le jeune sergent, la traversée de la Manche à bord d’un bateau plus petit que les vagues, fut épouvantable. À la plage de Juno, il fit partie de la 2e ligne avec les 30 hommes de son peloton. Les Allemands reculèrent sous la première vague d’assaut. La 2e ligne demeura à Juno Beach une semaine pour assurer la surveillance avant de se diriger vers le front à Caen. Omer, chauffeur de Bren-Gun Carrier et de camion, fut plus près du Front que Rhéal, qui était sous-officier.

De Caen, l’infanterie s’avança en marchant jusqu’en Allemagne, puis se dirigea vers la Hollande. La chaleur et la poussière des gros véhicules, les uniformes de laine chaude et l’équipement lourd à transporter rendaient la vie pénible pour les soldats. Rhéal Lalonde demeura en Hollande jusqu’en mai 1945 pour débarrasser le pays de l’ennemi. Avec ses 30 hommes (dont un perdra la vie) il faisait de la patrouille de nuit.

Trois jours avant la signature de l’armistice, il partit pour l’Angleterre où il devint instructeur d’artillerie. Le lendemain de son arrivée, la paix fut signée : joie pour tous et danse dans les rues. Il fut alors promu sergent quartier-maître et fournissait des vêtements aux soldats qui revenaient des camps ou de l’hôpital et qui ne possédaient plus rien.

En mai 1945, il revint au Canada sur le Queen Mary avec les troupes américaines. Ralph Ellis de L’Orignal était sur le même bateau que lui. Les deux hommes débarquèrent à New York et revinrent vers Montréal en train. Rhéal n’eut pas le goût de poursuivre une carrière dans l’armée.En 1946, il épousa Jacqueline Théorêt (décédée en 1990) qu’il avait rencontrée lors d’une fête organisée en l’honneur de son retour. Le couple eut deux filles : Nicole et Francine. M. Lalonde travailla ensuite à la Canadian International Paper (CIP) de Hawkesbury en tant qu’opérateur de grues pendant 35 ans.